Tout juste arrivés à Montréal, il n’aura fallu que quelques heures avant qu’on prenne la route pour quitter la ville en direction des si renommés paysages canadiens. Ainsi commence notre road trip québécois le long du fleuve Saint-Laurent : Tadoussac, le Fjord de Saguenay, Rimouski…
Grimpez, on vous embarque !
1ère étape : le parc National de la Mauricie
Situé à 200 kilomètres de Montréal, ce parc marque notre premier stop. On y trouve déjà tout : pinède à perte de vue, lacs diaphanes, point de vues sidérants… Ces 536 km² de nature intacte et préservée nous offrent le bol d’air que nous étions venu chercher et, après quelques heures de marche, ce que nos yeux savourent est à la hauteur de nos attentes.
Première nuit, bercés par le chant de la forêt, on frissonne de bonheur.
Le réveil est (très) matinal, nous sortons du parc après quelques arrêts au différents points de vue indiqués et nous reprenons la longue route qui nous conduit à Tadoussac.
2ème jour : Tadoussac
Nous arrivons assez fatigués par plus de 5 heures de route droite, longue, et monotone (vitesse maximale sur autoroute : 100km/h …) mais la promesse de la visite du le Centre d’Interprétation des Mammifères Marins (CIMM) nous réveille instantanément !
Ce site est assez exceptionnel, d’une part car il est tenu par des ultras passionnés et, d’autre part car il a été créé à l’origine pour financer les recherches et les études autour des baleines. Ce sont donc des scientifiques qui ont monté ce projet et, contre toute attente, il est ludique ! Du squelette de baleine de 13 mètres de long à l’atelier acoustique où on entend les chants des mammifères, le parcours se fait au rythme de chacun. Régulièrement, on croise le staff qui se fait un plaisir de parler de son travail, des baleines croisées le jour même et répond à toutes les questions. La boutique finance également les recherches et la préservation des espèces.
Finie la théorie, place à la pratique ! Ce soir nous dormons à 30 km de Tadoussac et nous installons notre tente au bord du fleuve Saint-Laurent, les yeux rivés sur l’eau et l’oreille affutée à guetter une baleine : bienvenue au camping Mer et Mondes Ecotours !
Le lieu n’a pas cédé aux chants des sirènes (de touristes) mais à ceux des baleines, en ne proposant qu’une cinquantaine d’emplacements, afin de préserver le calme, « l’isolement » des campeurs favorables à l’expérience unique de l’observation des mammifères en pleine nature…depuis sa tente. Moment exceptionnel, surtout un jour de pluie !
Les emplacements varient entre sites sur sable (à l’ancienne), sur plateforme (très agréables les jours de pluie), le prêt-à-camper (grandes tentes déjà montées) et les refuges. Ce camping propose aussi des activités d’observation de la faune en bateau, kayak, stand-up paddle ou en rando. Cette expérience a constitué un vrai coup de coeur pour nous, malgré l’annulation de la sortie kayak en raison d’une météo défavorable ; nous vous la conseillons mais pensez à réserver bien à l’avance en haute saison.
Chapitre 3 : le Fjord de Saguenay
Le lendemain, l’anniversaire de Vanille (et celui du blog, au passage) méritait une petite surprise et un peu de confort. Des amis passés avant nous par le Québec, nous avaient conseillé les hébergements de Canopée Lit. Même si vous n’avez pas l’intention d’y séjourner, allez au moins voir leur site il est top, l’histoire de ce lieu résonne authentique. Les cabanes et bulles sont au coeur d’une forêt à une quinzaine de kilomètres de Tadoussac, mais à l’intérieur des terres cette fois-ci.
On gare la voiture sur le petit parking et Vanille, les yeux bandés, suit le chemin qui nous mènera au « gros tremble ». On est à la cabane en quelques minutes à pieds, à travers une forêt préservée et ponctuée de petits poèmes écrits par les enfants de la région à l’initiative de Claire, l’une des fondatrices du lieu. Claire et Jérémie ont passé leurs vacances dans les environs quelques années auparavant, et sont tombés amoureux de l’endroit. L’opportunité de récupérer le terrain s’est présentée, ils se sont associés à quelques proches et paf ! L’endroit est né. Aujourd’hui Claire et Jérémie sont restés sur place avec leurs enfants, alors que les copains sont partis vers d’autres projets.
Arrivés devant la cabane, nous montons les quelques marches et découvrons un intérieur soigné, original et préservant la nature (produits pour la douche biodégradables, toilettes sèches, etc.). Tout est confortable et prévu pour profiter du cadre et du moment.
Le soir, nous allons dîner dans un restaurant proche, au bord du Saguenay, le Casta Fjord. Parfait pour un diner d’anniversaire en amoureux. Encore une fois, il faut réserver car il y a peu de place et l’endroit est réputé. On y mange délicieusement bien, dans un cadre chaleureux et familial, à quelques encablures de la cabane, ce qui me permet de goûter le vin local plus d’une fois.
La cerise sur le sundae (comme on dit ici) : chez Canopée Lit, le petit déjeuner est servi à la porte de la cabane. Copieux, original et sain !
Un petit atelier nous intrigue au niveau du parking : « les Éblouis ». Cette boutique d’artisanat est tenue par un couple qui récupère le bois trouvé en balade pour le retravailler avec soin et lui donner une seconde vie. Le bois d’ébène fait exception puisque récupéré sur les touches d’un piano à l’abandon. Ils n’ont pas encore de site internet (mais une page Facebook), et si vous passez dans le coin, allez visiter cette échoppe !
C’est pas tout ça mais on a un fleuve a traverser ! Nous voilà donc repartis.
On vous passe ici le récit de notre week-end canot-camping en autonomie au fin fond du Parc national du Mont-Valin car cela mérite bien un article à lui seul.
4ème volet : Rimouski
Une fois sur la rive droite du fleuve Saint-Laurent, nous arrivons au site historique maritime de la Pointe au Père pour visiter… un sous-marin ! Je suis excité comme un enfant, mais à priori, Vanille l’est moins. C’était sans compter sur leur audioguide qui plonge instantanément le visiteur dans cette univers intense (on ne vous en dit pas plus).
Il ne faut pas être claustrophobe pour déambuler dans ce long couloir de 90 mètres du sous-marin l’Onondaga. Des années 70 à 2000, 70 hommes vivaient à bord, la plupart du temps à plusieurs mètres sous le niveau de la mer. Perso, je suis fan. Pour les plus mordus, on peut y passer une nuit (mais attention, hein: comme les sous-mariniers, sur des couchettes pas bien larges et pas bien épaisses !)
Ce site historique maritime de la Pointe au Père propose également le musée de l’Empress of Ireland, ce paquebot transatlantique qui a sombré en 1914 en 14 minutes (alors qu’il aura fallu 3h au Titanic) faisant 1 012 victimes. Cette fois, c’était moi le moins attiré mais finalement la muséographie est bien pensée et très immersive, avec plus de 200 pièces d’origines exposées, un film en 4D et une reconstitution des 14 dernières minutes du naufrage. Alors pourquoi donc n’a-t-on jamais entendu parler de l’Empress of Ireland ? Parce qu’il a coulé quelques semaines avant le début de la première guerre mondiale et une info chassant l’autre…
5 ème étape : la route des Arts
Notre voyage au Québec continue le long du Saint-Laurent pour rejoindre la Gaspésie (qui ne sera pas le sujet d’un article car, une fois arrivés dans la réserve faunique de Matane, l’ouverture de la chasse nous empêchera de camper). Nous roulons sur un petit tronçon de la route artistique. Nous y croisons la maison des Gagnons dont l’architecture nous fait penser que la folie du Facteur Cheval s’est exportée outre Atlantique.
Nous découvrons aussi des sculptures de mer qui ne sont pas sans nous évoquer la tragédie des migrants aux portes de l’Europe.
Un peu plus loin, nous nous arrêtons devant la maison de Léonce Durette qu’on ne peut plus visiter mais toujours exceptionnelle vue de l’extérieur. Toute sa vie cet homme (oui, Léonce est un prénom masculin aussi) a travaillé pour faire de sa maison une oeuvre d’art indisciplinée.
Chapitre 6 : Le parc national du Bic
Déjà l’heure de reprendre la route du retour a sonné. Nous visitons, au coucher du soleil, le parc national du Bic, un « petit » parc situé près de l’autoroute. Émerveillés par ce ciel embrasé nous déplions immédiatement la tente pour l’observer. Le lendemain, nous explorons un des nombreux sentiers de randonnée que propose le parc mais, pour tout vous avouer, on s’est un peu perdus. Peu importe, même si on a certainement manqué les plus beaux points de vue, la balade était vraiment agréable. Nous n’avons croisé que très peu d’animaux, alors que l’endroit y est propice, notamment pour observer le phoque commun comme l’a fait Greg avec ses nombreuses photos dans son article.
Épilogue
Ce fut un road trip merveilleux, avec de belles rencontres et de magnifiques découvertes. Finalement le plus frustrant ici c’est d’être parfois obligé de renoncer à certaines visites parce qu’on a sous évalué le temps du trajet entre deux étapes. Il faudra donc revenir. Encore et encore. Le Canada n’est pas un pays, c’est un monde.
Certains éléments de cet article sont le fruit d’une collaboration entre certains partenaires cités précédemment et Snooze Again. Cependant, tous les choix éditoriaux nous reviennent.
Très poétique les statues dans la mer
Oui, c’est assez magique…
Canon. J’adore le texte et les photos. Bravo. Ca me rappelle mon road trip avec un arrêt incroyable de quelques jours dans une cabane vers Baie St-Paul.
Merci Gregory ! La région est magnifique et on note la Baie St Paul pour la prochaine fois 🙂
J’aime beaucoup la dernière phrase de l’article (le reste de l’article aussi bien sûr) ! Et face à la préparation de notre propre road trip je me sens un peu comme une gamine dans un magasin de jouets : trop de possibilités, trop de choses qui font pétiller mes yeux ! Ça ne va pas être facile de choisir ! Merci en tout cas de m’avoir fait découvrir ces adresses, j’ai hâte de lire vos prochains articles !
Ahhh… la liste au Père Noël 🙂 Le Canada fait parti des pays qui mérite plusieurs voyages ! On est ravi de lire que l’article t’a plu, d’autres vont arriver dans les jours à venir ! N’hésite pas à nous solliciter si tu as une question pour ton futur voyage !