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Un anniversaire en canot-camping

Aujourd’hui, j’ai 30 ans.

A l’approche de ce changement de dizaine, je me demandais comment lui donner une résonance particulière. Au lieu de chercher un site parisien atypique pour rassembler, comme tous les ans, mes plus intrépides amis, je décidais de me lancer dans un projet plus exotique en l’espérant inoubliable : partir avec mes cousines et nos amoureux en expédition canot-camping au fin fond de la nature vierge québécoise.

Venez, je vous raconte !

 

     Le canot-camping est un loisir très répandu au Canada : il consiste à partir explorer en autonomie les parcs naturels à bord de larges canots qui rappellent ceux des pionniers américains et bivouaquer le soir sur des emplacements (plus ou moins) prévus à cet effet.

C’est dans le parc national des Monts-Valin que nous décidons de tous nous retrouver. Arrivés les premiers à l’entrée du parc, Olivier et moi nous acquittons de la taxe de séjour. Nous nous équipons de gilets de sauvetage, récupérons la clé du cadenas des canots et nous emparons d’une carte du parc très schématisée au vu de la multiplicité des îlots qu’il y aura bientôt à contourner et qui se révèleront comme autant de fausses routes ! Les cousins, eux, loueront le kit tout compris « tente, bidon étanche, duvets… » bien pratiques.

Et nous voilà partis ! Au bout de 40 kms de piste dans un parc de plus en plus dense et sans croiser âme qui vive malgré une énorme auberge sortie de nulle part (nous évoquant Shining ou Hotel California), nous parvenons au premier site de camping. Et c’est là que, copilote et toute nouvelle trentenaire, je m’offre mon premier apéro, cheveux au vent, musique en grand.

Nous découvrons alors l’environnement, les kayaks qui patientent, et face au coucher de soleil qui se dégrade nous commençons déjà à nous sentir un peu retirés du monde.

Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada

     Dès que les lueurs ont quitté l’horizon, un premier réflexe s’impose : faire du feu ! Dans les parcs nationaux que nous avons déjà parcourus, des fagots sont vendus afin de ne pas à avoir à prélever le bois dans la nature. Ici, pas de réglementation. On part donc à la recherche de branches de toutes tailles pour s’éclairer, se réchauffer, et cuisiner.

Puis, telle une Mary Poppins, Olivier sort de son sac sans fond tous les éléments annonciateurs d’une fête des plus inattendue : ballons gonflables, banderoles, rhum, piña colada et autres gourmandises se mettent à jalonner la table de pique-nique !

Quand les cousins arrivent, l’ombre de la nuit nous a déjà bien enveloppés, et le premier round de mon anniversaire est célébré dans la joie et la chaleur d’un petit cocon familial réinventé au bout du monde !Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada

     Le lendemain, chargement des canots en prenant le temps de bien ficeler les bagages car, malgré notre sac étanche, les conséquences d’un renversement seraient désastreuses : des habits de rechange trempés à la perte du drone ou de l’appareil photo…. brrrr, n’y pensons pas !)

Le temps est agréable, la lumière est belle, nous sommes ravis, c’est parti !

Nous glissons sur une eau parfois agitée par des courants et nous enfonçons dans cette immensité naturelle, complétement préservée. Après avoir aperçu quelques pêcheurs en partant, ainsi que de rares refuges, nous ne croisons plus personne. Cette impression d’être seuls au monde est grisante.

Nous avons choisi un itinéraire ne comportant qu’un seul passage où les canots doivent être portés. Et heureusement! Car fidèles aux embarcations traditionnelles canadiennes, ils pèsent une tonne et il faut souvent nous mettre à quatre pour en porter un.

Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada
© Clem
Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada
© Juliet

Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada

     Nous sillonnons les étendues d’eau en contournant les multiples îles vierges, carte en main et sourire aux lèvres, dans un silence traversé de fous rires ou de chansons, sauf lors de certains passages plus techniques nécessitant une véritable concentration, notamment pour traverser des rapides en sens inverse !

Après avoir pagayé quelques heures, nous devinons l’île qui nous servira de refuge pour la nuit.

La pluie s’annonce dès cette fin de journée. Nous filons donc préparer les tentes ainsi que la bâche on ne peut mieux adaptée pour nous abriter, et nous permettre de rester tous ensemble malgré le temps.

L’incontournable recherche de bois pour nourrir le feu le plus longtemps possible nous permet de visiter l’île : une mousse duveteuse vert fluo tapisse le sol et lui donne un costume onirique et surréaliste dans lequel je me mets à projeter des êtres imaginaires.

Au fur et à mesure que le jour décline, l’ambiance se réchauffe. Mais les jeux et les rires ne nous font pas oublier l’enivrante sensation d’être isolés du monde. Seul le bruit du vent dans les sapins vient briser le profond silence qui nous enveloppe. La nuit est fraiche et sur cette île, heureusement, des emplacements pour les tentes sont prévus : si nous avions dû planter nos tentes à même le sol, l’humidité aurait été redoutable !

Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada
© Juliet

Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada

Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada
© Clem
Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada
© Clem

Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, CanadaCanot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada

     Aux aurores, la joyeuse bande s’éveille et se retrouve autour du petit déjeuner, moment si apprécié lors d’expéditions car source de retrouvailles, de plaisir et de chaleur. Nous quittons bientôt, le coeur un peu serré, cette île merveilleuse qui nous a servi de nid pour la nuit.

La suite de notre road trip avec Olivier nous contraint à repartir afin de prendre le traversier pour atteindre l’autre rive du Saint-Laurent. L’atmosphère sur la route du retour est des plus romantiques : le mystère de la forêt semble subitement protégé par la brume, ce qui lui donne un charme absolu.

Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada
© Juliet
Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada
© Juliet
Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada
© Juliet

     Ce que nous avons vécu tous les six en ce début septembre 2017, je m’en souviendrai longtemps. Mes 30 ans resteront liés à jamais à une fabuleuse expédition-cousinade dans l’immensité naturelle, fraîche et sauvage du Canada.

 

Merci à Clem, pour ton obstination qui a permis de tous nous rassembler ! Merci pour ton sens de l’organisation, pour ton humour, pour ton amour !

Merci à Flo, chef du feu, le plus grand pagayeur et « coupeur-de-bois-au-couteau-suisse » que les Monts-Valin n’aient jamais rencontré !

Merci à Juju, de m’avoir offert ta présence, ta musique et ton petit accent québecois qui te chatouille les lèvres !

Merci à Kev, pour avoir patiemment répondu à nos questions à propos du Québec, et pour faire rentrer un peu de ce beau pays dans notre famille !

Et enfin… merci à Oliv, pour toutes ces merveilleuses journées de surprises et de cadeaux ! Merci de m’avoir fait rire, pleurer, et même pleurer de rire.

 

Merci à tous, je vous aime.

Vanille, trentenaire heureuse.

 

 

Canot-camping dans le parc national des Monts-Valin, Québec, Canada

 

 

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